
La réindustrialisation de la France est en marche. Portée par les ambitions du plan France 2030, la transition écologique, et les défis de souveraineté économique, elle implique bien plus qu’un simple retour des usines sur le territoire. Elle exige de repenser en profondeur les processus de sourcing, d’évaluation et de gestion des fournisseurs.
Recouvrer l’indépendance et la souveraineté économique est aujourd’hui un enjeu stratégique majeur pour l’Europe. La pandémie, les tensions géopolitiques et les crises d’approvisionnement ont mis en lumière notre dépendance à l’égard de chaînes de valeur mondialisées et fragilisées. La réindustrialisation s’inscrit dans cette volonté de reprendre le contrôle sur les capacités de production, de sécuriser les approvisionnements essentiels et de créer des emplois durables sur nos territoires.
Pourtant, le contexte actuel ne favorise pas ce mouvement de réindustrialisation. Le coût de l’énergie reste prohibitif pour de nombreux industriels, notamment face à la concurrence chinoise, dont les surcapacités de production pèsent lourdement sur les marchés internationaux. À cela s’ajoutent des signaux d’instabilité, comme les menaces de droits de douane aux États-Unis ou l’instabilité fiscale en France, qui freinent les investissements de long terme nécessaires à la relocalisation d’activités stratégiques.
Et pourtant, la réindustrialisation représente bien plus qu’un simple enjeu économique. Elle est un levier d’innovation : en rapprochant les centres de production, les donneurs d’ordre et les fournisseurs peuvent collaborer plus étroitement, accélérer les cycles d’innovation, et gagner en agilité. Ce tissu industriel renouvelé devient un écosystème vivant, plus réactif, plus résilient et plus vertueux.
La réindustrialisation est un acte citoyen. Elle contribue à répondre aux attentes des consommateurs qui cherchent de plus en plus des produits locaux, durables, et éthiques. Elle soutient l’emploi local, valorise les savoir-faire, et participe à la transition écologique. En somme, réindustrialiser, c’est faire le choix d’une économie au service des citoyens, plus responsable et plus souveraine.
France2030 doit être anticipé par les Directions des Achats
Le plan France 2030, doté de 45 milliards d’euros, vise à soutenir activement la réindustrialisation du pays, tout en accélérant la décarbonation de l’industrie et le développement des technologies de demain. Ce plan illustre une double ambition : favoriser le retour des sites de production sur le territoire national, tout en les inscrivant dans une dynamique de transition écologique et d’innovation technologique.
La réindustrialisation impose de repenser la gestion du panel fournisseurs.
Historiquement guidées par la recherche de coûts bas, les Directions des Achats revoient aujourd’hui leurs paradigmes. Relocalisation, diversification des approvisionnements, développement d’un tissu industriel local : le contexte impose une approche plus stratégique, plus responsable, mais aussi plus complexe.
Dans ce contexte, la gestion optimisée des fournisseurs devient une condition sine qua non de la réussite des projets industriels. Il ne s’agit plus simplement de qualifier un fournisseur pour son prix ou ses délais, mais d’évaluer sa conformité, sa résilience, ses engagements RSE et sa capacité à accompagner une production durable et sécurisée.
Réindustrialisation : quels nouveaux impératifs pour les entreprises ?
Les Donneurs d’Ordre s’entourent de partenaires plus proches, souvent installés localement, et déjà engagés sur des parcours de conformité légale, de cybersécurité ou de performance environnementale. L’un des défis majeurs consiste à identifier la maturité de ces parcours, pour sélectionner les fournisseurs les plus fiables et les plus alignés avec les exigences croissantes du marché.
Dans des secteurs sensibles comme la santé, l’énergie ou les technologies, le besoin de conformité se fait plus pressant. La pression réglementaire s’intensifie, et la traçabilité devient un impératif à toutes les étapes de la chaîne de valeur. Les Donneurs d’Ordre doivent pouvoir démontrer qu’ils maîtrisent les risques associés à chaque tiers, qu’il s’agisse de sécurité des données, d’éthique des pratiques ou d’impact environnemental.
Si la réindustrialisation permet un recentrage du panel fournisseurs autour d’acteurs locaux, certaines dépendances demeurent : matières premières, composants critiques ou produits semi-finis restent parfois produits dans des zones éloignées ou instables. Dans ce contexte, les entreprises doivent renforcer leur vigilance, en particulier au regard du Devoir de Vigilance ou d’autres cadres internationaux. L’enjeu est clair : appliquer une politique homogène de gestion des risques sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, quel que soit le profil ou l’emplacement du fournisseur.
Enfin, cette dynamique entraîne la multiplication des fournisseurs de proximité, qui nécessitent une évaluation rigoureuse et systématique. Il ne s’agit plus seulement de mesurer le prix ou les délais, mais d’évaluer la qualité, la cybersécurité, la résilience, la conformité aux normes sociales et environnementales. Une exigence qui place la gestion des fournisseurs au cœur de la stratégie industrielle de demain.
Le TPRM, levier incontournable pour piloter la transformation
Dans ce contexte, les outils de TPRM (Third Party Risk Management) s’imposent comme des alliés de premier plan. Pourquoi ?
Pour accompagner la stratégie industrielle, il est essentiel de pouvoir cartographier, segmenter et qualifier les fournisseurs selon des critères pertinents, en phase avec vos priorités de production et de relocalisation. Cette approche permet également de piloter les risques liés aux tiers – qu’ils soient d’ordre réputationnel, réglementaire ou opérationnel – tout au long de la relation fournisseur.
En identifiant en amont les signaux faibles susceptibles d’impacter votre supply chain, vous gagnez en réactivité et en résilience. Enfin, la gestion des tiers s’intègre naturellement à vos outils métiers (ERP, SRM, PLM), pour un pilotage fluide, connecté et durable de votre écosystème fournisseur.
La réindustrialisation permet d’exercer une meilleurs évaluation des tiers qui prend son origine dans le sourcing et permet une plus grande exigence des Donneurs d’Ordre envers le panel de fournisseurs.
Des bénéfices très concrets pour la réindustrialisation avec une solution de TPRM
Mettre en place une solution TPRM dans un projet de réindustrialisation, c’est :
Sécuriser un sourcing proche géographiquement grâce à une fiabilité accrue des données fournisseurs et à une meilleure conformité réglementaire
Accélérer le référencement de partenaires de proximité, tout en garantissant leur évaluation structurée
Aligner les exigences RSE et industrielles, en intégrant les critères ESG dans vos processus de sélection
Industrialiser les évaluations et le suivi de vos tiers, tout en apportant de la transparence dans vos décisions
Soutenir les politiques d’achats responsables et de souveraineté avec des outils clairs, partagés et audités
Exemple concret : relocaliser en toute confiance
Prenons l’exemple d’un groupe industriel français ayant relocalisé une partie de sa production. Pour identifier des fournisseurs locaux, les évaluer rapidement, et garantir leur conformité réglementaire, il a déployé un outil de TPRM connecté à son ERP. Résultat : un gain de temps significatif dans la phase de sourcing, une meilleure maîtrise des risques liés à ces nouveaux partenaires, et une gouvernance robuste sur les engagements RSE.
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