
Dans un contexte où les panels de partenaires tiers deviennent de plus en plus importants, les entreprises définissent leurs fournisseurs en fonction de critères de plus en plus précis. De plus en plus d’entre elles mettent en place une cartographie des risques afin de disposer d’une vision claire des risques encourus à travers leurs sous-traitants ; elles doivent piloter activement les risques liés aux tiers. Selon le baromètre OBSAR 2022, 46% des entreprises françaises disposent désormais d’une cartographie des risques formalisée (contre seulement 9% en 2020). Pourtant, l’Agence Française Anticorruption souligne que la majorité des entreprises françaises peinent encore à structurer efficacement leurs processus d’évaluation des tiers et à déployer une approche proportionnée.
Ces constats interrogent. Pourquoi un tel décalage entre l’existence d’outils et leur exploitation opérationnelle ? Et surtout : comment le combler efficacement ?
Cartographie des risques : un outil essentiel mais encore trop théorique
La cartographie des risques tiers a pour vocation d’identifier, classer et prioriser les menaces qui peuvent impacter l’organisation. Corruption, cybersécurité, droits humains, non-conformité réglementaire, dépendance économique… les risques sont nombreux et souvent interconnectés.
Mais dans la pratique, les entreprises peinent encore à exploiter tout le potentiel de cet outil. En cause : un manque de sensibilisation, une complexité perçue de mise en œuvre, un déficit de ressources ou encore la difficulté à l’intégrer dans les processus opérationnels. Résultat : la cartographie reste souvent un exercice ponctuel, figé, voire déconnecté des réalités terrain.
Dans le secteur public, cette problématique se traduit par des difficultés à évaluer les sous-traitants selon les exigences des marchés publics. Les collectivités territoriales doivent jongler entre conformité et SPASER et respect des procédures, sans disposer toujours des outils adaptés pour une gouvernance des tiers dans le secteur public efficace.
La recette : faire simple, commencer par un travail sur des données accessibles et adopter une méthodologie complète pour la cartographie des risques tiers.

Le TPRM : le chaînon manquant pour activer votre cartographie
C’est précisément là que le TPRM (Third-Party Risk Management) entre en jeu. Il ne remplace pas la cartographie : il la met en mouvement.
Le TPRM permet d’orchestrer des parcours d’évaluation partenaires tiers proportionnés aux risques identifiés dans votre cartographie. Vous pouvez ainsi :
- Adapter les niveaux de due diligence selon la criticité (pays, activité, montant, données traitées…)
- Déployer des questionnaires dynamiques ciblés
- Gérer automatiquement les relances et les mises à jour
- Croiser les données internes avec des signaux faibles externes (veille média, sanctions, alertes…)
- Visualiser les résultats dans des tableaux de bord clairs et actionnables
Pour le secteur BTP, cette approche permet de gérer efficacement les sous-traitants multi-niveaux. Les majors de la construction peuvent ainsi évaluer leurs prestataires selon des critères de conformité chantiers, certifications obligatoires et normes HSE, tout en respectant la réglementation sur le travail détaché. Cette gouvernance dynamique des tiers devient cruciale face aux enjeux de décarbonation BTP et gestion de l’empreinte carbone des sous-traitants, où la cartographie des risques environnementaux doit s’articuler avec l’évaluation opérationnelle des prestataires.
De même, le mapping des risques cybersécurité n’est plus un document figé. Il devient un véritable moteur décisionnel, branché à vos opérations et évolutif dans le temps. Un outil devenu indispensable, notamment pour les entreprises industrielles soumises aux réglementations ICPE et aux exigences de cybersécurité des tiers.
Un cercle vertueux : plus de réactivité, plus de fiabilité, moins de charge
En connectant la cartographie des risques fournisseurs à votre dispositif TPRM, vous :
- Gagnez en précision dans l’identification des tiers à risque
- Réduisez la charge administrative sur vos équipes Achats, Conformité ou Juridique
- Améliorez la réactivité en cas d’alerte ou de changement
- Renforcez votre capacité à démontrer la maîtrise des risques en cas d’audit ou de contrôle
C’est aussi une façon de créer une culture du risque plus ancrée dans les pratiques métiers, au-delà des seuls experts.
Dans le secteur de la distribution, cette approche collaborative permet de gérer les complexités de l’e-commerce international. Les entreprises retail peuvent ainsi évaluer leurs partenaires marketplace selon des critères de conformité produits, normes sanitaires et réglementations multi-pays, optimisant le pilotage des risques tiers dans la distribution.
Vers une gouvernance tiers mature : l’évolution TPGRC
L’avenir de la maîtrise des risques partenaires réside dans l’évolution du TPRM vers le TPGRC (Third Party Governance & Risk Compliance)**. Cette transition permet d’intégrer pleinement les enjeux réglementaires européens comme DORA, NIS 2 et CSRD dans une approche unifiée.
Le risk scoring tiers devient alors dynamique, s’adaptant en temps réel aux évolutions réglementaires et aux signaux faibles détectés. Cette approche collaborative, basée sur la mutualisation sécurisée des données, transforme la cartographie des menaces en véritable plateforme d’intelligence collective.
Pour les entreprises industrielles gérant des supply chains complexes, cette évolution permet d’anticiper les risques de rupture d’approvisionnement tout en respectant les exigences REACH et les normes sectorielles spécifiques.
Cette transformation de la cartographie statique en intelligence opérationnelle constitue le véritable game changer : passer d’un exercice de conformité à un avantage concurrentiel.
La connexion entre analyse des vulnérabilités et TPRM représente bien plus qu’une simple optimisation technique : c’est le passage d’une approche défensive à une stratégie proactive de gouvernance des tiers. En transformant vos données de risque en intelligence opérationnelle, vous ne subissez plus les aléas de votre écosystème tiers : vous les anticipez et les maîtrisez.
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